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Le blog de Meryama

Une valise, une pensée

5 Janvier 2010 , Rédigé par Mariam FILALI Publié dans #Divers

 

   

 

 

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Je suis rentrée hier de Londres, fatiguée et contente de la belle expérience que j’ai vécue dans cette merveilleuse  ville. A l’Eurostar, les bons moments  passés à Londres se sont défilés sous mes yeux durant tout le trajet Londres-Paris … J’ai pris beaucoup de résolutions en quittant cette ville, tellement j’étais inspirée par le savoir vivre des anglais, leur rigueur et leur respect de la différence. En réalité, j’ai eu du mal à quitter cette ville, car bien que les anglais sont « les initiateurs » de la colonisation  dans le monde, et je les en veux  pour ca, mais j’avoue qu’ils ont beaucoup de qualités et que la culture anglo-saxonne ne m’a pas laissé indifférente.

Je suis arrivée à Paris vers dix huit heures, à la gare du Nord plus précisément, l’heure de pointe, je savais qu’il fallait me resaisir pour gagner la bataille d’arriver chez moi saine et sauve, en résistant à la marée humaine  composée d’hommes et femmes libérés  à la fin d’une dure journée de travail. A cette heure, les gens à la gare couraient dans tous les sens pour rattrapper le métro ou le RER … Et puisque je devais rentrer rapidement car j’avais du pain sur la planche, qu’il faisait très froid, et que j’étais claquée ...  ma valise -qui pesait plus de quarante kilos –et pour m’aider à arriver rapidement s’est cassée lorsque je descendais de l’Eurostar , et je n’arrivais plus à la faire rouler… A ma surprise , je suis restée très calme, et j’étais contente de constater que je respectais dèjà une de mes résolutions , qui est de rester  calme dans ce genre de situations , le sang froid des anglais est peut être contagieux. Mieux , je me suis tapée un de ces fou rires ( ca m’arrive très souvent dans les situations de stress , je ne sais pas pourquoi)

J’ai alors pris mon courage entre mes deux mains , et j’ai pris le RER , mais puisqu’il fallait faire une correspondance dans une autre gare et monter , descendre , monter puis descendre pour être sur le bon quai pour enfin terminer  la galère par le Métro ligne 1 pour  arriver à la Défense, et que les ascenseurs dans cette station de correspondance ne fonctionnaient pas , j’ai commencé à me décourager … Mais heureusement que le fait que je sois visiblement musulmane , m’a beaucoup aidé pour une fois J ( non, je plaisante , ca m’a servit plus d’une fois et tant mieux ) , des jeunes hommes maghrébins et aussi de l’Afrique Subsaharienne ( et français aussi ) se sont proposés pour m’aider à chaque entrée et sortie du métro, ou pour faire monter ma valise s’il le fallait ...

Arrivée à la Défense, un jeune homme français , poli et galant , m’a proposé de m’aider , mais dès qu’il a posé sa main sur ma valise , son téléphone a sonné , j’ai compris que sa copine/sa femme l’attendait impatiemment , je l’ai même entendu lui demander en colère de rentrer vite ,et bien sûr son choix s’est vite fait entre m’aider à faire monter ma valise et  partir vite retrouver sa copine /femme ...  De toute façon,  j’aurais fait la même chose . Il m’a laissé alors avec ma valise , en s’excusant avec un sourire complaisant.

J’ai essayé donc de me débrouiller comme je pouvais, il fallait persévérer pour arriver à Courbevoie , heureusement que ma sœur chérie était là . En arrivant à la résidence , j’ai découvert la totale , l’ascenseur ne marchait pas ... Notre vosin sénégalais et sa femme  qui arrivaient derrière nous,  ont tenté de nous rassurer , et sans me le demander , notre voisin  a  porté ma valise sur son épaule et a monté les escaliers jusqu’à la porte de notre demeure .

Vous trouverez peut être ceci étrange , mais , en toute sincérité, la pensée que j’ai eu en galérant avec ma valise, que je ne  pouvais pas faire rouler , et la déception que je ressentais à chaque fois que je tombais  sur un ascenseur ou un escaladeur en panne ,  était une pensée pour les personnes à mobilité réduite . Cette mésaventure, je ne l’ai heureusement vécu qu’une seule fois,  beaucoup de personnes m’ont aidé, et pourtant  j’avais du mal à fournir des efforts même si je suis en bonne santé.

Comment font alors les personnes à mobilité réduite chaque jour  pour arriver à leur lieu de travail, et pour rentrer le soir ? Comment se débrouillent-elles lorsque les ascenseurs et les escaladeurs tombent en panne ? Comment font-elles pour accéder à un établissement qui ne dispose pas de facilités d’accès dédiéés à elles ? Comment font-elles lorsque quelqu’un gare sa voiture au Parking dans la zone réservée pour elles ? Est ce qu’elles arrivent toujours à s’en sortir ?  Je doute , je doute fort.

 

Ce ne sont pas pourtant  les idées qui manquent pour rendre la vie facile aux personnes  à mobilité réduite, les actions à entreprendre sont tellement évidentes. Les anglais ont justement pris une longueur d’avance dans ce domaine , avec leur esprit cartésien, ils ont tous mis en place pour que ces personnes ressentent qu’elles sont des personnes normales .Le visiteur de Londres peut , d’ailleurs, facilement constater , que tout est équipé en  prenant  les besoins de cette catégorie de citoyens en considération ( transport en commun, taxis adaptés , facilités d’accès pour tous les établissements , et même les trottoirs sont construits de telle manière à leur permettre une mobilité facile).

 

Il faut absolument  penser à ces personnes, il faut impérativement  les aider à vivre normalement , car leurs galères quotidiennes est bien pire que celle que j’ai vécu avec ma valise.

 

 

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